Une restauration à très haute valeur sentimentale

La canne en bambou refendu de son paternel …
Y a t’il objet plus précieux pour un pêcheur à la mouche ?
Il y a une quinzaine d’années, lorsque mon père m’offrit sa canne, comme le symbole de la transmission d’une passion, il me précisa qu’elle était bien usée et pourrait difficilement resservir sans être rénovée.
Le précieux fleuret trouva donc une place de choix sur une des étagères de ma pièce dédiée au montage de mouches, dans l’attente de pouvoir la confier à un artisan spécialisé.
Photo avant restauration.
Les cannes Pezon et Michel de bonne facture ont une exceptionnelle longévité. Seuls les ligatures et les anneaux subissent le poids des années.
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Quelques temps plus tard, lorsque je fus frappé de plein fouet ( c’est le cas de le dire ) par le virus de la bambousite aigüe, l’idée qu’un jour je pourrai moi-même réparer cette canne fit rapidement son chemin … mais il n’était pas question d’entreprendre trop tôt ce délicat travail.
Encore quelques années après, ayant achevé ma dixième canne en bambou refendu, je me sentis prêt pour percer l’intimité de la canne paternelle.
La première opération consista à défaire soigneusement toutes les ligatures et à déposer l’ensemble des anneaux.
Le scion, amputé à son extrémité d’une dizaine de cm, fut remplacé à l’identique.
J’hésitai longtemps à poncer le talon, mais, chose extraordinaire, le vernis appliqué il y a plus de 45 ans était encore quasiment intact.
La recherche d’anneaux neufs d’origine ainsi que du fil de ligature de même couleur ne fut pas facile mais je réussis finalement à trouver les précieux accessoires.
La restauration achevée, vous devez bien vous douter que je la présentai à mon papa qui eut quelques difficultés à dissimuler son plaisir et son émotion, ô combien partagés !
La canne est une Pezon et Michel fabriquée en 1972- Série Parabolique spéciale normale – 7 pieds 2 soie de 5.
J’oubliais : il me reste encore un « devoir » à accomplir. Celui qui consiste à aller au bord d’une rivière avec cette canne. Pensez ! 25 ans que la soie n’a pas glissé dans ses anneaux ! Ce jour là, je me plais à penser qu’une belle mouchetée complice me fera l’indicible plaisir de contribuer de la plus belle façon à la renaissance de cet inestimable objet …
Photos après restauration
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